AWARD: All Weather Autonomous Real logistics operations and Demonstrations
Dans le cadre du projet Européen, Horizon 2020, FRACS (France Aviation Civile Services) et le STAC (Service Technique de l’Aviation Civile), fortement encouragés par la DSAC, se sont lancés dans le projet AWARD sur la mise en œuvre de véhicules roulants sans chauffeurs.
L’objectif général du projet est de tester un ensemble de senseurs et de systèmes à même de permettre l’exploitation de ces véhicules autonomes dans un grand nombre d’applications et notamment par mauvaises conditions météorologiques comme de fortes pluies, de la neige ou du brouillard. En effet, les capteurs utiles à la navigation des véhicules deviennent alors moins efficaces et engendrent des limitations d’exploitation. L’usage de tels véhicules autonomes, nécessitant un fort investissement initial, ne peut s’envisager en opérationnel que s’il n’est pas régulièrement gêné par des conditions adverses.
Cas d’usage proposés par le projet AWARD
4 cas d’usage étaient envisagés:
- le chargement et le déchargement de transporteurs dans les entrepôts et les installations industrielles (FACTORY),
- des services de navettes de hub à hub sur route ouverte (LOGISTICS HUB),
- le transport des bagages dans les aéroports (AIRPORT),
- les opérations de transfert de conteneurs et de chargement des navires dans les ports (PORT).
L’apport de FRACS et du STAC porte naturellement sur les cas d’usage aéronautiques et notamment l’insertion de ces véhicules dans les opérations aéroportuaires.
L’équipe de FRACS et du STAC a contribué à la définition initiale des cas d’usage, mais surtout à l’élaboration d’une approche réglementaire s’appuyant sur les dernières avancées en matière de gestion de la sécurité et notamment les études de sécurité liées à l’analyse des risques sur une plateforme aéroportuaire en s’inspirant fortement des évolutions en cours pour la gestion des drones.
Il est nécessaire, pour permettre l’introduction de tels véhicules autonomes, de ne pas venir en contradiction des réglementations existantes sur les aéroports, mais d’en utiliser intelligemment toutes les flexibilités. Ainsi, comme pour les drones, c’est l’opération qui se voit évaluée dans son potentiel de risque.
Au-delà, les applications aéroportuaires des véhicules autonomes peuvent sans doute être classées en grandes catégories, rappelant ainsi la catégorisation en scénarios utilisée pour les drones volants.
Sur l’aéroport, on pourrait envisager 4 catégories d’application :
- le nettoyage ou la détection d’objet sur la piste, le contrôle des aides visuelles ou le déneigement de la piste : neutralisation de la piste nécessaire, mais navigation rapide et précise du véhicule possible pour être efficace ;
- le guidage nécessitant des transferts sur taxiway : « follow-me » ; « Taxi bot », … ;
- le dégivrage des avions, le déneigement des voies de circulation et de l’aire de trafic, les tondeuses des zones enherbées, les véhicules incendies ;
- des applications sur les aires de stationnement comme le transport de bagages ou de passagers, le catering et autres services aux aéronefs nécessitant de gérer les fortes interactions possibles avec les autres intervenants sur ces mêmes aires.
Le projet AWARD devrait arriver à son terme à la mi-2024. Il nous aura permis d’approcher les difficultés liées à l’exploitation de ce type de véhicules et de gagner en expertise. Dans le même temps, l’OACI et son panel Aéroport lancent des travaux sur ces questions et nous espérons que les travaux menés dans AWARD pourront servir à la DGAC et plus largement à l’Europe afin de faire valoir son point de vue dans une période de développement de l’encadrement réglementaire des opérations d’assistance en escale.