Tour d’horizon des premiers résultats du trafic aérien 2019, par le service ATD
Nous notons la situation actuelle de l’aviation mondiale et espérons que le transport aérien se rétablira vite du Covid-19 et retrouvera une vitalité prospère et durable.
L’équipe Air Transport Data est en train d’alimenter nos bases de données du transport aérien avec les résultats de 2019. Les premières tendances montrent un ralentissement général de la croissance du trafic, l’augmentation par rapport à 2018 ne serait que d’environ +3,5 % (provisoire).
Toutes les régions du monde sont impactées et ont connu des croissances proches de la moyenne mondiale, entre +3,0 % et +4,0 %. Exception faite de l’Afrique qui a enregistré une évolution proche de l’année dernière (+6,5 %).
En Asie, les deux géants asiatiques ont perdu leur taux de croissance à deux chiffres. Malgré cette baisse, la Chine a quand même enregistré un trafic en hausse de +6,8 % en 2019 (+10,2 % en 2019).
Du côté de l’Inde qui était l’un des marchés en plus forte croissance (x2.5 sur la dernière décennie), la chute est encore plus impressionnante. En 2019, le nombre de passagers n’a progressé que de +2,4 %, contre +14,4 % en 2018.
Le trafic a été particulièrement perturbé par la faillite de Jet Airways qui était l’une des plus grandes compagnies aériennes du pays.
L’augmentation du trafic en Amérique latine a été proche de +4 % en 2019 (provisoire), ce qui représente également un ralentissement par rapport à 2018 (+5,9 %). Si en 2018 la croissance provenait principalement de la forte hausse du trafic international, le mauvais contexte économique mondial a fortement affecté celui-ci l’an dernier : Mexique (+2,5 %), Colombie (+3,0 %), Brésil (+0,2 %). Les marchés domestiques ont mieux résisté et même connu des hausses importantes dans certains pays : Colombie (+12,7 %), Chili (+11,3 %), Mexique (+7,7 %). Même au Brésil on note une faible hausse (+1,7 %), bien que le trafic ait été perturbé par l’arrêt des activités d’Avianca Brasil (6 grandes compagnies aériennes ont stoppé toutes opérations dans la région en 2019).
L’infographie ci-contre met en avant des données plus détaillées sur la répartition du trafic international mexicain en 2019.
On peut constater que le ralentissement de la croissance vient de la baisse du trafic avec les États-Unis (-0,8 %), et ce malgré une forte augmentation avec l’Europe (+9,0 %) et le reste de l’Amérique latine (+7,4 %)
À l’inverse, du côté de l’Europe, c’est la mauvaise performance du trafic domestique qui grève la croissance en 2019, plus particulièrement dans les pays du nord.
La Suède a même connu une baisse du nombre de passagers l’an dernier (-4,4 %), en grande partie à cause de son trafic domestique en chute de -8,5 % par rapport à 2018.
Même situation chez les pays voisins de la patrie d’origine du mouvement de la « flygskam », qui enregistrent également une diminution de leur trafic domestique, bien que moins marquée : Allemagne (-1,9 %), Norvège (-2,4 %), Finlande (-0,9 %).
Malgré ces résultats, il faut être prudent dans leur interprétation, il est trop tôt pour déterminer l’influence réelle de ce mouvement sur le trafic. Notamment dans un contexte où de multiples facteurs ont également pu l’affecter (crise du 737MAX, faillite de grandes compagnies…).
En Afrique, la croissance a été moins affectée que dans les autres régions du monde. Du côté de l’Afrique du Nord, elle a tout de même chuté par rapport à 2018 (+13,4 %), mais enregistre un taux important de +9,8 % en 2019.
L’augmentation du trafic égyptien reste très forte avec +14,0 % l’an dernier (+21,1 % en 2018). Le retour continu des visiteurs étrangers et les destinations touristiques comme Sharm-el-Sheikh (+24,5 %) et Luxor (+22,3 %) enregistrent les plus fortes hausses.
De même au Maroc, qui connait même une croissance plus forte en 2019 (+11,2 %) qu’en 2018 (+10,7 %). Là aussi, la bonne santé du secteur touristique y est pour beaucoup et les plus grosses augmentations sont sans surprise à Marrakech (+21,1 %) et à Dakhla (+26,8 %).
En Tunisie, les difficultés de la compagnie aérienne nationale Tunisair ont perturbé la fréquence des vols, ce qui explique en partie la forte baisse de la croissance en 2019 (+3,6 % contre 13,3 % en 2018).
Enfin, en Algérie, le nombre de passagers connait une faible augmentation l’an dernier (+1,0 %), proche de celle de 2018 (+1,4 %). Le trafic a notamment été affecté par l’arrêt des opérations d’Aigle Azur au mois de septembre, la compagnie assurant précédemment de nombreux vols entre l’Algérie et la France.
C’est tout pour ce premier aperçu des résultats des aéroports dans le monde en 2019. Vous retrouverez des informations plus exhaustives dans notre prochaine publication en avril, qui comprendra le top 50 des aéroports pour chaque région du monde (PAX, mouvements et fret).